A theoretical model that can account for figurative discourses in general, defined as discourses whose content corresponds to something on the expressive level of the natural semiotic system, is ...offered.
L'un des buts de l'auteur, à partir de données ethnolittéraires concrètes, est de montrer - dans une perspective sémiotique - comment les « motifs » peuvent être appréhendés et analysés selon la ...grille classique de la rhétorique : quis ? quid ? ubi ? quibus auxiliis ? cur ? quomodo ? quando ? On voit, dans cette perspective, que les motifs mettent en jeu, dans les contes populaires non seulement par exemple une séquence narrative donnée (relevant de l'énoncé), mais aussi la manière dont elle est présentée (qui a trait à l'énonciation). L'on parlera alors de « motif narratif », une première forme de « lieu commun », susceptible d'occuper n'importe quelle position à l'intérieur d'un récit englobant. D'un autre côté, le concept de « motif sémantique » — opposé et complémentaire du « motif narratif » — permet d'éclairer de manière tout à fait nouvelle, des ensembles de figures récurrents : ceux-ci s'organisent, à un niveau plus profond, et indépendamment de toute distribution syntaxique, en un véritable « code figuratif », sous-jacent à nos traditions populaires, qui permet de rendre compte de la structuration de notre imaginaire socioculturel et de voir qu'il s'agit, là encore, d'autant de « topoï » de la rhétorique traditionnelle. One of the aims of the author of this present article, which is based on concrete eth-noliterary data, is to show, in a semiotic perspective, how « motifs » may be apprehended and analysed according to the classical set of rhetorical questions : quis ? quid ? ubi ? quibus auxiliis ? cur ? quomodo ? quando ? This perspective enables us to see that in popular tales motifs do not only concern a given narrative sequence (to do with the statement, what the tale tells) but also with the way it is presented (the stating, how it is told). There is then a « narrative motif », a first sort of « commonplace », which may occur in any position inside the tale which encompasses it. On the other hand, the concept of the « semantic motif », which is both opposed to and complementary with the « narrative motif », allows us to throw new light on families of recurrent figures. At a deeper level, and independent of all syntactical distribution, these are organised in an authentic « figurative code » which underlies our popular traditions. This allows us to account for the structuring of our socio-cultural imaginary and to see that, once again, we are face with so many « topoi » of traditional rhetorics. Einer der Zwecke des Verfassers besteht darin, von konkreten ethnoliterarischen Angaben ausgehend — in semiotischer Hinsicht — zu zeigen, wie die « Motive » nach dem klassischen Schema der Rhetorik : quis ? quid ? ubi ? quibus auxiliis ? cur ? quomodo ? quando ? gefaßt und analysiert werden können. In dieser Hinsicht wird deutlich, daβ die Motive in den Volksmärchen nicht nur etwa eine gegebene Erzählsequenz (die sich auf das Ausgesagte bezieht) einsetzen, sondern auch die Art und Weise (die sich auf die Aussage bezieht), wie diese Sequenz vorgelegt wird. In diesem Fall ist von einem « Erzählmotiv » die Rede, der ersten Form eines « Gemeinplatzes », das sich an irgendeiner Stelle in einer umfassenden Erzählung befinden kann. Andererseits erlaubt es der Begriff von « semantischem Motiv », - das dem Erzählmotiv entgegensteht und es gleizeitig ergänzt -, Gruppen von wiederkehrenden Figuren ganz neuartig aufzuklären : diese Gruppen fügen sich auf einer tieferen Ebene und von jeder syntaktischen Verteilung unabhängig zu einem echten Figurenkodex zusammen, der unseren volkstümlichen Traditionen unterliegt : dank diesem Kodex kann die Strukturierung unserer gesellschaftlichen und kulturellen Einbildungswelt erklärt werden, was uns erlaubt, einzusehen, daß es sich hier noch einmal eigentlich um « Topoï » der herkömmlichen Rhetorik handelt.
A la différence du corpus de V. Propp, le conte merveilleux français met en œuvre la séquence du mariage à des moments différents du récit. Pour rendre compte, tout d'abord, de son unité interne, que ...n'affecte nullement sa mobilité, nous l'envisageons comme un acte de communication avec les actants et les opérations possibles qui la caractérisent: ainsi se dégage une sorte de noyau invariant, doté de virtualités syntaxiques et sémantiques, exploitables au gré des récits. Pour expliquer ensuite la migration de cette séquence et ses fonctions et positions diverses dans notre corpus français, nous avons recours à l'articulation performance/compétence, avancée par la linguistique du discours. On voit ainsi que le mariage se situe soit au terme du récit, à titre de performance, appelant alors (en amont de la narration) la mise en place d'une compétence qui lui est ordonnée; soit en deçà, dans la mesure il s'identifie à la compétence et tout particulièrement au pouvoir-faire ou au vouloir-faire. Dans ce même cadre, et sous forme d'excursus, nous proposons un rapprochement entre le récit et le rite qui, tous deux, tendent à instaurer (plus ou moins sous forme de simulacre) la compétence d'un sujet en vue de sa performance à venir. Enfin l'introduction — à côté de la dimension pragmatique étudiée jusqu'ici — d'une dimension cognitive, et l'articulation du savoir selon des positions cognitives (vrai, faux, secret, mensonger), permettent d'éclairer en partie les problèmes de substitutions et de métamorphoses et de rendre compte ainsi du jeu de cache-cache (hide-and-seek) qui est susceptible de modaliser la séquence du mariage en ouvrant au conteur tout un champ de nouvelles possibilités narratives. Unlike V. Propp's corpus, French fairy tales set the marriage sequence at different stages in the story. First of all, in order to appreciate its internal unity, that in no way affects its mobility, we consider the marriage sequence as an act of communication with the characters and eventual operations it is distinguished by : so emerges a sort of basic core, endowed with syntactic and semantic virtualities, that can be elaborated as suits the story. In order to explain the migration of this sequence and its functions and diverse positions in our French corpus, we turn to the performance/competence articulation, put forward in linguistics. One can see that the marriage is placed either at the end of the story, as a performance, calling for a prescribed competence (over and above the narration); or beforehand, in so far as it is identified with thé competence and more especially with what is possible or intentional. In this same framework and in excursus, we propose a parallel between the story and the rite which both tend to establish the competence of a subject (more or less as an image) with view to its forthcoming performance. Lastly, the introduction of a Cognitive dimension — besides the pragmatic dimension exposed above — and the articulation of knowledge according to cognitive positions (true, false, secret, mendacious), partially bring to light problems of substitutions and metamorphoses, and so help to account for the game of "hide and seek" that can modalize the marriage sequence by opening up a whole new field of narrative possibilities.
A la différence d'une « sémiologie » soit limitée au seul aspect connotatif des textes, soit, à fortiori, réduite à l'analyse de quelques codes artificiels de suppléance, la sémiotique narrative et ...discursive rejoint sur bon nombre de points les visées de la rhétorique même si les perspectives sont différentes : bien des éléments de l'inventio, de la dispo- sitio et même de l'elocutio peuvent se retrouver — après quelques réajustements — dans l'organisation du discours, telle qu'elle est conçue, sur un mode à la fois paradigmatique et syntagmatique, par la sémiotique. Toutefois, l'homologation ne saurait être que partielle, la rhétorique se voulant normative (et non descriptive) et n'envisageant que la seule classe des discours persuasifs, à l'exclusion, par ex., des discours interprétatifs.
Motifs in human sciences Charnay, Thierry; Greimas, Algirdas-Julius; Courtés, Joseph ...
Ethnologie française,
04/1995, Letnik:
25, Številka:
2
Journal Article
La distinction opératoire entre type et variantes, admise souvent jusqu'ici de manière plutôt intuitive, peut trouver dans les recherches sémantiques actuelles un statut théorique plus précis, ...susceptible à la fois de déterminer les éléments invariants reconnaissables à travers des versions plus ou moins différentes, et d'éclairer les divergences originales qui les caractérisent: telle est la perspective générale de l'essai ici présenté. Pour ce faire, la description du conte populaire doit se situer à deux plans différents et complémentaires: 1. le niveau profond, qui permet d'établir des constants sémantiques sous-jacents, caractéristiques d'un univers culturel déterminé, et dont l'organisation relève d'un modèle à vocation logique; 2. le niveau de la manifestation qui est la mise en oeuvre concrète de ces éléments, grâce aux supports à référence extra-linguistique auxquels il a recours. Dans cette optique, il s'agit dès lors de dépasser partiellement aussi bien l'entreprise de V. Propp (dans la mesure où il s'en tenait seulement aux données syntaxiques de la narration, abandonnant les contenus aux variables culturelles et historiques) que celle de S. Thompson et de ses successeurs (dont le travail est resté par trop lié au seul niveau du texte manifesté). L'analyse sémantique permet, en effet, de constater que ce qui caractérise le conte populaire comme tel, ce n'est pas d'abord le récit (même si cette structure constitue le moyen d'expression nécessaire), ni la description des éléments du monde ou de ses objets, mais bien plutôt le système de valeurs sous-jacent qu'il a pour mission de préserver et de transmettre de génération en génération. Le conte se dévoile ainsi sous un angle réellement prescriptif (système axiologique); et s'il se voit attribuer le qualificatif merveilleux, n'est-ce point précisément parce que le surnaturel auquel il a recours semble le meilleur support de la Loi qu'il est censé promulguer. The operational distinction between type and variants, often acknowledged heretofore on the basis of intuition more than anything else, is being used in present-day semantic research in such a way as to acquire a more precise theoretical status, capable both of determining the constant elements which may be recognized in more or less different versions and of shedding light on the original divergencies which characterize them : such is the general framework of the essay presented here. To achieve this the folk-tale must be described at two different and complementary levels : a) in depth, which makes it possible to establish underlying semantic constants, characteristic of a specific cultural universe, disposed in such a way as to point to a logically oriented model ; b) on the surface, at the level where these elements are concretely brought into play, by means of supports (which refer beyond language, as does the story). This approach involves partially going beyond both the work of V. Propp (insofar as he confined himself merely to the syntactic particulars of the narration, setting aside data containing cultural and historical variables) and that of S. Thompson and his successors (whose work suffers from being limited to the explicit level of the text). Semantic analysis makes it possible to establish that what characterizes the folk-tale as such is not primarily the narrative (even if this structure constitutes the necessary means of expression), nor the description of the world or of its objects, but, rather, the underlying system of values which it is destined to preserve and transmit from generation to generation. It thus emerges that the folk-tale has a genuinely prescriptive function (axiological system), and that if it has been described as fantastic (merveilleux), it is, surely, precisely because the supernatural to which it refers appears to be the best support of the law which it is supposed to promulgate.
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