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  • Stratégie diagnostique et p...
    Fluchère, Frédérique

    Revue neurologique, April 2022, 2022-04-00, Letnik: 178
    Journal Article

    Les troubles de la posture sont une complication fréquente des syndromes parkinsoniens dégénératifs. La physiopathologie de ces troubles reste à ce jour incomplètement élucidée. Qu’il s’agisse d’un trouble dans le plan sagittal (ou camptocormie) ou dans le plan axial (ou Pisa syndrome), ils sont le témoin de l’aggravation de la pathologie sous-jacente sur le plan axial et sont le plus souvent dopa-résistants. Le mode évolutif est un point déterminant dans l’évaluation diagnostique. Dans le cadre d’une maladie de Parkinson, l’installation insidieuse chronique d’une légère antéflexion du tronc est classique. Néanmoins, certains troubles de la posture s’installent sur un mode beaucoup plus rapide. L’examen clinique s’attache à quantifier le trouble de la posture (c’est-à-dire son degré d’angulation), à analyser son type (« UPPER ou LOWER camptocormia »), son caractère réversible ou pas, l’existence de douleurs abdominales ou lombaires, mais également à évaluer le syndrome parkinsonien dans son ensemble et sa dopasensibilité. Dans le cadre des syndromes parkinsoniens atypiques, l’atrophie multisystématisée est celle qui s’accompagne le plus de troubles de la posture. Elle est responsable de dystonie cervicale (en particulier d’antecollis), ou de dystonie axiale (camptocormie et/ou Pisa syndrome) d’apparition volontiers précoce (dans les 5 premières années d’évolution) et d’aggravation rapide. Le bilan étiologique consiste à rechercher un facteur déclenchant (intervention chirurgicale au niveau lombaire, fracture vertébrale, modification du traitement dopaminergique, prise de neuroleptique…) mais également un antécédent de scoliose, personnel ou familial. Sur le plan paraclinique, un bilan biologique (CPK, bilan phosphocalcique, bilan thyroïdien) et un scanner musculaire permettent d’écarter un diagnostic différentiel. La prise en charge des troubles de la posture d’origine extrapyramidale doit être précoce et multidisciplinaire. La correction des facteurs déclenchants si cela est possible doit être réalisée. La kinésithérapie est capitale. L’intérêt des injections de toxine botulique dans certains muscles impliqués dans le maintien postural est discuté, avec des effets modestes et inconstants. Dans de rares cas, certaines options chirurgicales peuvent être proposées (stimulation cérébrale profonde ou arthrodèse pan-rachidienne).