L’épilepsie est une maladie neurologique très fréquente. En Afrique et en centrafrique en particulier, cette pathologie est moins documentée nous faisant craindre une stigmatisation des patients qui en sont victimes. Les auteurs rapportent les résultats d’une étude CAP en population générale en vue d’évaluer les connaissances sur cette affection et l’ampleur de l’épilepsie en vue de la sortir de l’ombre. Il s’agissait d’une étude transversale prospective et descriptive de type porte-à-porte qui s’était déroulée sur une période de trois mois, de janvier à mars 2017, au sein de la population rurale d’une commune située à 600km de Bangui à l’ouest de la République centrafricaine. Ont été inclus dans l’étude les sujets de deux sexes, âgés d’au moins 10 ans, pouvant s’exprimer verbalement, qu’ils soient souffrant ou non d’épilepsie, et ayant donné leur consentement éclairé. Sur 1023 personnes interviewées, 12 étaient épileptiques soit une prévalence de 11,7 %. L’âge moyen était de 45 ans. Les antécédents familiaux d’épilepsie chez 12 % de l’échantillon. Au total, 74,8 % connaissaient la maladie surtout crise tonico-clonique généralisée. La notion de contagiosité était de 75,3 % des cas. La contamination salivaire était évoquée dans 63,8 % des cas. Un total de 52,9 % avaient cité une lésion du cerveau et 43,2 % une cause héréditaire. Au total, 71,9 % des enquêtés souhaitaient ne pas utiliser les objets d’un épileptique. C’est la première étude réalisée en République centrafricaine en population générale en vue d’évaluer l’ampleur de la maladie épileptique. Elle démontre une prévalence élevée, et confirme la méconnaissance de la population des autres formes de l’épilepsie. Il y a nécessité de mener des compagnes de sensibilisation afin de mieux faire connaitre cette affection pour espérer une prise en charge efficiente. L’étude nous a permis de déterminer la prévalence de l’épilepsie en milieu rural centrafricain. Elle montre que l’épilepsie reste une maladie ignorée dont les victimes souffrent en douceur sans assistance.