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Celotno besedilo
  • Olivier Frei

    10/1986
    Video Recording

    Cet enfant d'Yverdon retrace les étapes de sa vie de médecin, qui a acquis une réputation internationale comme pionnier de la chirurgie de la main. Du même coup, cet entretien nous fait découvrir les secrets de la main, sa signification dans l'histoire de la civilisation et dans l'existence quotidienne de chacun. On entre dans les détails du progrès médical tout en laissant au professeur Verdan la possibilité d'évoquer divers aspects de sa vie et de sa pensée, ses contacts avec l'Amérique, son projet d'un Musée de la Main. Le film est tourné dans le cadre enchanteur de la maison du médecin, au bord du Léman. 00:00:00 – 00:00:21 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Claude Verdan et tourné à Cully le 10 octobre 1986. L'interlocuteur est Bertil Galland. 00:00:21 – 00:01:30 (Séquence 1) : Le thème de la main humaine a été au centre de la vie de Claude Verdan. On lui demande de faire l’éloge de la main. Le chirurgien s’est intéressé à la main sur les plans chirurgical, philosophique et anthropologique. Quand Claude Verdan a pris sa retraite, il s’est intéressé à la signification spirituelle de la main. 00:01:31 – 00:02:03 (Séquence 2) : A partir de sa retraite qu'il a prise en 1981, Claude Verdan a commencé à faire de la sculpture, en façonnant des mains en terre. Sa première œuvre, qu’il indique du doigt, est visible au premier plan de l’image. Ses sculptures représentent des mains ou des allégories liées à la main. 00:02:04 – 00:03:24 (Séquence 3) : Claude Verdan a opéré des milliers de mains. On demande à Claude Verdan de parler plus spécifiquement des doigts auxquels il attribue une personnalité. Il cite Aristote "la main est l’instrument des instruments", puis Anaxagore "la main c’est l’homme", car pour lui elle caractérise toutes les capacités humaines. Claude Verdan attribue à chaque doigt une signification propre et donne l’exemple des primates. Pour Claude Verdan, la main est l'homme parce qu'elle caractérise toutes les capacités humaines. 00:03:25 – 00:06:17 (Séquence 4) : Claude Verdan accorde une grande importance au pouce. Chaque doigt a sa propre signification. Il explique la morphologie et l'utilisation du pouce chez différents primates. L'homme est passé de la position quadrupède à celle de bipède pour libérer ses mains afin de les utiliser comme outil. En parallèle du redressement du corps, le pouce s'oppose progressivement aux autres doigts de la main. Il parle des caractéristiques de la main en lien avec l’évolution du cerveau, comme la sensibilité. La possibilité de préhension a été rendue possible par l’opposition du pouce aux autres doigts. En outre, selon Verdan, la main, grâce au bras faisant levier, permet de connaître le monde. En touchant et en rapportant des objets, la main permet de sentir les formes et les températures à soi. La main a aussi une capacité de connaissance de la forme, stéréognosie que Claude Verdan appelle le sixième sens. 00:06:19 – 00:08:21 (Séquence 5) : Claude Verdan retrace son enfance qu’il a passée à Yverdon jusqu’à l’âge de 16 ans. Il garde de merveilleux souvenirs de sa jeunesse. Ses parents avaient une propriété dans la campagne vaudoise, à Saint-George, avec des vergers, une ferme et un fermier. Il tient de sa mère, qui était passionnée d’horticulture, un amour pour la nature et de son père le sens de la rigueur. Le père de Claude Verdan était ingénieur-électrien. Il avait une fabrique d’appareils électriques à haute tension. Il était passionné de mathématiques et d’astronomie. Son père aurait voulu être professeur, ce qui faisait de lui un excellent enseignant pour ses fils auxquels il apprenait l'astronomie avec Flammarion. 00:08:24 – 00:10:29 (Séquence 6) : A l’âge de 11 ans, Claude Verdan a été envoyé une année par son père à Aarau en Suisse allemande. Il a suivi les cours à la Gemeindeschule où il a appris l’allemand et le suisse allemand. Il précise que pour ses camarades apprendre l’allemand c’était comme apprendre une langue étrangère et que lui-même était rapidement au même niveau qu’eux. Claude Verdan se souvient avoir été difficilement accueilli. Après avoir fait ses preuves, il a été accepté par ses camarades. A son retour à Yverdon, il a continué sa scolarité normalement mais ses parents lui ont fait donner des leçons de grammaire française. Selon Verdan, cette année en Suisse alémanique lui a rendu de nombreux services par la suite, notamment par rapport à sa carrière militaire. Claude Verdan a poursuivi ensuite ses études au gymnase scientifique à Lausanne. Son père souhaitait qu'il devienne un scientifique. Il a suivi parallèlement des cours de latin. 00:10:32 – 00:12:16 (Séquence 7) : A Aarau, Claude Verdan a appris par ses logeuses à faire des travaux à l’aiguille tels que tricoter, broder et faire de la dentelle. Il envoyait à sa mère le résultat de ses travaux à l'aiguille, notamment à Noël. Ces travaux lui ont donné une certaine dextérité manuelle et ont contribué à lui faire aimer le détail. Il se réfère à Léonard de Vinci qui disait qu’il n’y a pas de détails dans l’exécution. Claude Verdan évoque une anecdote en lien avec ses connaissances de la dentelle lorsque qu’il exerçait à la Clinique de Longeraie: il a montré à une de ses infirmières veilleuses comment faire un point de dentelle correctement. 00:12:20 – 00:13:42 (Séquence 8) : Claude Verdan raconte comment il a poursuivi sa scolarité au gymnase scientifique de Lausanne, tout en faisant du latin. A cette période, en 1926, des événements difficiles sont survenus dans sa vie. Son frère aîné est décédé à la Gummfluh à la suite d’un accident. Claude Verdan était lui même malade, il avait une appendicite perforée avec une péritonite. Il s’est trouvé pendant plusieurs jours entre la vie et la mort. Il explique que sa situation a été très critique pendant plusieurs jours puisqu'il n'y avait ni antibiotiques ni sulfamides à l'époque. Pendant sa maladie, il s’est promis que s’il guérissait il deviendrait médecin. Pour Claude Verdan, ces moments dramatiques ont été le point de départ de sa carrière en médecine. 00:13:47 – 00:15:46 (Séquence 9) : On invite Claude Verdan à parler de ses études de médecine. Il est entré à l’Université de Lausanne en octobre 1927 avant l’âge de 18 ans. Malgré sa maladie et sa convalescence passée à la Neuveville chez des amis à ses parents, la famille du pasteur Genton, il a terminé son Gymnase en même temps que ses camarades. La première année de médecine a été pour Claude Verdan synonyme de détente : il estime n’avoir pas beaucoup étudié et être passé en deuxième année de façon limite. A la suite d’une réprimande du Professeur Auguste Roud, il s'est appliqué dans les cours d'anatomie, de physiologie et de biologie. La deuxième année d'études, il s’est accroché et a passé une brillante année. Une fois les deux années propédeutiques achevées, Claude Verdan a effectué son service militaire. 00:15:51 – 00:17:47 (Séquence 10) : Claude Verdan explique que le service militaire a joué un grand rôle dans sa vie puisqu'il est très patriote. Il précise qu’il a toujours été patriote, par l’influence de son père notamment, et qu’il aimait la Suisse, ses organisations. Il se sent proche des Suisses allemands du fait d'y avoir passé un an : Verdan trouve les Suisses allemands très sympathiques, travailleurs, honnêtes. Claude Verdan a pu mener en parallèle ses carrières militaires et médicales. Il a gradé jusqu’au titre de colonel-médecin et il a pu être à la tête du service chirurgical de l’armée. Il a travaillé avec une commission pendant quatre ans à la rédaction d’un règlement spécial de chirurgie de guerre qui a été ratifié par la suite par les plus hautes instances des Etats-Unis. A cette occasion, Verdan s'est rendu au Pentagone pour valider ce document qui est resté en application jusqu'à quelques années avant le tournage de cet entretien. 00:17:53 – 00:20:19 (Séquence 11) : Claude Verdan explique comment s'est effectué le passage des études de médecine à la pratique en tant que chirurgien de la main. Il a effectué des stages post-gradués lui donnant une large et solide base : le professeur Michaud l’a envoyé chez le Professeur Askanazy à Genève pour pratiquer dans le domaine de l’anatomie pathologique, puis il est allé à Zurich chez Silberschmidt et Grumbach étudier la bactériologie. Claude Verdan avait l’intention de poursuivre une carrière de chirurgie ou de gynécologie, mais il a dû arrêter sa formation pour gagner sa vie à cause de problèmes familiaux. Le professeur Zollinger, médecin-chef de la Caisse nationale en cas d'accidents, CNA, qui l’avait vu à Zurich dans le service de chirurgie du Professeur Clairmont, lui a proposé de venir travailler à Lausanne comme médecin d’arrondissement de la Caisse nationale pour seconder le docteur de Kalbermatten. Claude Verdan a quitté sa carrière pour effectuer un travail administratif de médecin-conseil. On demande à Claude Verdan ce que la manipulation de dossiers lui a apporté mis à part un gagne-pain. Pour Claude Verdan, ce travail était un sacrifice car il interrompait sa carrière de chirurgien. 00:20:25 – 00:23:34 (Séquence 12) : Claude Verdan a souffert d'interrompre sa carrière chirurgicale mais il en a retiré une grande expérience en médecine des accidents, une connaissance de la loi de l’assurance maladie-accident et une habileté à rédiger des expertises. Claude Verdan a réalisé l'importance du nombre d'accidents survenus à la main lors de son travail à la Caisse nationale de Lausanne : 33 % des accidents du travail concernaient la main. Il a remarqué que les soins étaient négligés et que la chirurgie de la main était déconsidérée par les chirurgiens de l’époque. Verdan estime que les médecins ne voulaient pas reconnaître l'importance vitale de la main. Il s'est alors promis que s'il reprenait la chirurgie un jour, ce serait en lien avec la main. 00:23:41 – 00:24:58 (Séquence 13) : On demande à Claude Verdan de parler des professeurs qui lui ont enseigné la chirurgie. Il est passé