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  • Jean Mayerat

    04/1988
    Video Recording

    Première femme admise à la Faculté de théologie de l'Eglise Libre vaudoise, elle aura de la peine à s'imposer dans un domaine jusque là strictement réservé aux hommes. Passionnée par l'histoire de l'Eglise, elle choisit comme objet de recherches et d'études la vie d'Angelo Clareno, moine franciscain condamné pour hérésie au XIVe siècle. Cet intérêt s'est traduit par la parution, en 1979, de "Angelo Clareno et les spirituels italiens". 00:00:00 – 00:00:09 (Séquence 0) : Générique de début du Plans-Fixes consacré à Lydia von Auw et tourné à Morges le 12 avril 1988. L'interlocuteur est le professeur Pierre Bonnard. 00:00:09 – 00:03:47 (Séquence 1) : Lydia von Auw est invitée à parler de sa jeunesse et du choix de sa formation. Elle est née à Morges et a suivi le gymnase à Lausanne. A la fin de ses études gymnasiales, elle hésitait entre suivre des études de lettres ou étudier la théologie. Influencée par sa mère, elle a choisi de poursuivre des études en théologie, à la Faculté de théologie de l'Eglise libre vaudoise. Elle a été accueillie avec bienveillance mais aussi avec la crainte que cela crée des émules. Avant Lydia von Auw, une seule autre femme romande, Lucie Schmidt à Neuchâtel, avait suivi des études complètes de théologie. Mais n'ayant pas trouvé d'emploi dans ce domaine, elle est allée travailler au Bureau international du travail - BIT. 00:03:48 – 00:04:54 (Séquence 2) : Lydia von Auw garde un bon souvenir des professeurs qu'elle a rencontrés, elle leur porte une grande admiration et reconnaissance. Elle cite l'exemple du bon accueil de Monsieur et Madame Laufer et de la gentillesse de René Guisan. 00:04:55 – 00:08:01 (Séquence 3) : Après quatre ans d'études, Lydia von Auw s'est orientée, par l'influence de René Guisan, vers le modernisme. Il cherchait à comprendre les différents mouvements religieux et s'intéressait au catholiscime, car il y avait de nombreuses conversions à cette religion vers 1920. Lydia von Auw explique le mouvement du modernisme qui a investi plusieurs pays tels que la France, l'Angleterre, l'Allemagne et l'Italie. Elle explique les particularités de la situation en Italie, les difficultés de l'Eglise et de l'Etat depuis 1870 et des croyants italiens. 00:08:03 – 00:09:34 (Séquence 4) : Lydia von Auw a mené une thèse sur le modernisme italien en 1924. Pour les besoins de ses recherches, elle s'est rendue en Italie. L'interlocuteur cite une phrase de la thèse de Lydia von Auw. Elle s'est souvent attachée, de manière inconsciente, à des figures et à des pensées marginales. 00:09:37 – 00:10:18 (Séquence 5) : Lydia von Auw souligne les périodes importantes du modernisme. Il s'est développé sous le pontificat de Léon XIII puis a été condamné par le pape Pie X. Certaines revues et publications ont alors disparu. 00:10:21 – 00:14:26 (Séquence 6) : Après sa licence à la Faculté de théologie de l'Eglise libre vaudoise, Lydia von Auw a rédigé une thèse sur le modernisme italien. Après ses études, elle ne s’est pas spécialisée immédiatement. Elle a effectué des nombreux et longs ministères pastoraux. Lydia von Auw a commencé à Rolle après la mort du pasteur Yersin. Elle est allée ensuite à Cormoret dans le Jura Bernois. Puis Lydia von Auw a été envoyée à Ollon où elle est restée quatre ans. Elle a l'impression d'avoir souvent été envoyée dans une église où quelque chose n'allait pas très bien, mais elle a toujours fini par s'attacher aux gens de ces églises. Après Ollon, elle a fait un court remplacement à Bex. Elle a aussi été à Saint-Loup comme aumônière à l'Hôpital pendant 12 ans. Après Saint-Loup, elle été 11 ans à l'Auberson. Lydia von Auw est ensuite restée six ans à Chavannes-le-Chêne jusqu'à la fusion des deux Eglises. Lydia von Auw précise que c'est à Ollon, dans la communauté de l'Eglise libre, qu'elle a été consacrée au saint ministère. Elle précise aussi que lorsqu'elle a été consacrée, elle était déjà appelée à Saint-Loup. 00:14:30 – 00:15:57 (Séquence 7) : Lydia von Auw pense que l'entrée d'une femme dans le ministère pastoral ne constituait pas une difficulté mais que cela nécessitait surtout de la patience. Plusieurs femmes ont essayé de conquérir le terrain avant elle, comme Jani Hertel qui a fait un ministère à l'ancien Hôpital cantonal de Lausanne. 00:16:01 – 00:18:01 (Séquence 8) : En Suisse romande, Lydia von Auw a été la première femme pasteure chargée d'un ministère. Elle a officié dans différentes paroisses. Dans l'Eglise libre, les femmes ont présidé des services comme les sacrements sans trop de difficultés, ce qui n'était pas le cas dans l'Eglise nationale. Les théologiennes suisses allemandes qui ont obtenu le droit de pratiquer par exemple la bénédiction ou les sacrements ont apporté leur soutien aux théologiennes de Suisse romande qui avaient des difficultés à obtenir le droit d'officier. Lydia von Auw souligne quelques difficultés avec ses collègues avec qui cependant elle s'entendait bien et explique que dans une communauté elle n'avait pas le droit de célébrer un service funèbre. Lydia von Auw a ouvert la voie à d'autres femmes. 00:18:06 – 00:18:54 (Séquence 9) : En 1966, lors de la célébration à la cathédrale de Lausanne de la fusion de l'Eglise libre et de l'Eglise nationale, Lydia von Auw était la seule femme à signer le registre. Ses collègues ont fait preuve de solidarité en souhaitant qu'elle soit inscrite au registre des pasteurs. Lydia von Auw était donc acceptée en tant que pasteure de la nouvelle Eglise unie du canton de Vaud. 00:18:59 – 00:20:16 (Séquence 10) : Alors qu'elle exerçait ses ministères en Suisse, Lydia von Auw a continué à garder contact avec l'Italie et en particulier avec le professeur moderniste italien Buonaiuti qui a été chargé de cours à l'Université de Lausanne. Lydia von Auw est invitée à retracer le parcours de cet homme, Romain d'origine, et dont les idées ont souvent dérangé. Il a été professeur, puis il a été employé dans les bureaux du Vatican. Pendant la crise moderniste, il a été l'un des plus révolutionnaires mais, par la suite, il est revenu sur ses positions. 00:20:22 – 00:22:12 (Séquence 11) : A Rome, Lydia von Auw faisait partie du cercle de Buonaiuti. Pendant la crise moderniste, des milliers de prêtres et d'intellectuels sont sortis de l'Eglise. On demande à Lydia von Auw si les publications et le rayonnement de Buonaiuti ont été détruits par la répression à l'égard des modernistes. Elle ne pense pas que sa réputation ou son oeuvre aient été détruites puisque les idées qui avaient été combattues sont réapparues 30 ans plus tard. Buonaiuti avait dit : " On m'appelle le dernier des modernistes , mais je ne sais pas si je suis le dernier". Pour Lydia von Auw, l'Eglise catholique ne serait pas devenue ce qu'elle est s'il n'y avait pas eu cette crise qui a conduit à Vatican II. 00:22:19 – 00:23:04 (Séquence 12) : Lydia von Auw précise, à propos du pape Jean XXIII, qu'il avait été un condisciple de séminaire de Buonaiuti. Jean XXIII, lorsqu'il était à Sofia, lui avait envoyé une carte qui avait été interceptée, car la correspondance avec Buonaiuti était considérée comme dangereuse. 00:23:11 – 00:25:42 (Séquence 13) : Lydia von Auw a été orientée sur la recherche par Buonaiuti. Il lui avait proposé d'étudier un personnage ayant joué un rôle au XIIIe siècle et faisant partie des disciples modérés de Joachim de Flor: Angelo Clareno. Celui-ci était resté attaché à la tradition franciscaine et a connu la prison, l'exil et la clandestinité. Par ses écrits et par ses lettres, Angelo Clareno a réussi à influencer la piété italienne au XIVe siècle. La thèse de Lydia von Auw a été présentée à l'Université de Lausanne puis a été rééditée dans une collection d'études historiques en 1979 en Italie. Un professeur américain, Musto, a travaillé aussi sur Angelo Clareno et a publié ses lettres. 00:25:50 – 00:28:03 (Séquence 14) : Lydia von Auw est invitée à replacer la figure d'Angelo Clareno dans l'histoire des franciscains. Elle estime qu'Angelo Clareno est né vers 1250, une trentaine d'années après la mort en 1226 de Saint-François. L'oeuvre d'Umberto Eco donne un aperçu de la violence et de la misère régnant à cette époque dans l'ordre des Franciscains. L'auteur situe l'intrigue de l'histoire au moment où il y a une grande tension entre l'Ordre franciscain et les autorités de l'Eglise. Il a imaginé leur rencontre, en s'appuyant sur des citations d'écrits de l'Ordre des Franciscains. 00:28:11 – 00:30:42 (Séquence 15) : On interroge Lydia von Auw sur les troubles de l'Inquisition et on l'invite à parler du débat sur les Franciscains et du mouvement de pauvreté. Les Franciscains s'opposaient à la richesse et à la puissance et réclamaient une Eglise plus proche de l'Evangile. A travers tout le XIVe siècle, il y a une influence des prédicateurs de la pauvreté. Lydia von Auw souligne que Franciscains, Spirituels et Augustins ont souvent été rapprochés. Le mouvement de pauvreté impliquait le renoncement à la richesse, un grand rôle dans l'Eglise et de se laisser guider par l'Evangile. Lydia Von Auw rappelle que plusieurs des récits ont été réécrits pour être accessibles aux gens simples et aux femmes. 00:30:50 – 00:33:10 (Séquence 16) : La thèse de doctorat de Lydia von Auw s'intitule "Angelo Clareno et les spirituels italiens". La première parution de cet écrit date de 1949 et la deuxième édition publiée en Italie, en français, date de 1979. Lydia von Auw donne sa version sur l'origine du terme "spirituel" attribué aux Franciscains. L'explication viendrait de la présence des Joachimites parmi les Franciscains et au fait que Joachim de Flore croyait à la venue et au règne de l'esprit. On leur reprochait d'être libres et critiques. Lydia von Auw expose la règle de Saint-François. 00:33:19 – 00:35:02 (Séquence 17) : Pour ses recherches, Lydia von Auw s'est appuyée sur les lettres d'Angelo Clareno et sur les écrits de contemporains de cet homme, comme l'un de ses disciples Simon de Cascia, un Augustin. Elle a aussi regardé d'autres écrits